3 QUESTIONS A DOMINIQUE DE SEGUIN ARTISTE


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› BEL : Avez-vous eu l’occasion de travailler pour des collectivités locales ?
Dominique de Séguin : Oui, c’est un bonheur de voir ses oeuvres intégrées à la vie de la cité. Mes doubles stèles en acier ou en marbre écologiques et techno­logiques sont perçues comme un vecteur privilégié pour relier lieux et milieux, usages et paysages. Les gens sont très sensibles à la présence des sculptures ressentie comme une manifestation de leur identité et du lien social. Les collectivités territoriales ont donc tout intérêt à utiliser le 1 % artistique.
› BEL : Dans quelle mesure ce dispositif permet-il de contribuer au développement de la création contemporaine ?
› D. de S. : La loi prévoit que 1 % des sommes engagées pour la construction ou la rénovation de bâtiments publics doit être consacré à l’achat d’oeuvres d’artistes vivants. Le texte a été étendu à la vidéo, au design, aux créations sonores et paysagères. Ce sont des budgets considérables. Pour les artistes, gravement frappés par la crise, c’est effectivement la garantie de revenus décents et de la poursuite de leurs recherches. Mais le dispositif est aussi utile aux collectivités locales, car c’est un témoin très visible et pérenne de la priorité donnée à la qualité de vie des administrés. C’est aussi un moyen pour les collectivi­tés de constituer un patrimoine artistique, sans aucun budget supplé­mentaire. Bien que datant de 1951, ce dispositif reste mal connu, sous-employé, parfois dévoyé. Pourtant, dans un contexte fragilisé, l’art au quotidien est néces­saire à l’équilibre social et au bien-vivre-ensemble.
› BEL : Quels moyens pour­raient, selon vous, être mis en place pour mieux le faire connaître et respecter l’obli­gation du 1 % artistique ?
› D. de S. : Plus de soixante ans après sa création, force est de constater que la loi non assortie de sanction reste incitative ! Avant de cibler les actions à mener, la publica­tion annuelle de statistiques sur son application s’impose, et les campagnes d’informa­tion sont incontournables. Pourquoi pas un module de formation 1 % artistique mode d’emploi à l’ANDL ?